Samedi dernier, des centaines de personnes se sont rassemblées Place de la République à Paris pour alerter sur l’inquiétante augmentation des féminicides en France et réclamer des mesures fortes pour lutter contre les violences faites aux femmes. Depuis le 1er janvier 2019, 76 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.
Malgré le lancement de 5 nouvelles mesures pour lutter contre les violences conjugales en octobre dernier (une campagne télévisée, une plateforme de signalement, un GPS pour aider les femmes à trouver des centres d’hébergements, le financement d’une assistance téléphonique…), le nombre de femmes assassinées est à la hausse : en 2019, une femme meurt tous deux jours des violences conjugales contre tous les 3 jours en 2018.
Quelques jours avant la manifestation, dans une tribune publiée dans Le Monde, des féministes et militantes ont demandé impérativement 5 mesures immédiates à prendre avant l'été pour protéger ces femmes :
La secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a annoncé un « Grenelle des violences conjugales » en septembre 2019, pour éradiquer ce problème : « Nous allons organiser le 3 septembre à Matignon un Grenelle des violences conjugales. C’est une première. Il sera introduit par le Premier ministre et réunira les ministres concernés, acteurs de terrain, services publics, associations, familles de victimes, afin de construire ensemble des mesures efficaces pour enrayer ce phénomène[1] ».
Les organisations spécialisées, dont notre partenaire la Fédération Nationale Solidarité Femmes, ont fait part de leurs recommandations en vue de préparer le « Grenelle des violences conjugales ». Elles espèrent que des mesures sur le long terme seront mises en œuvre pour améliorer l’ensemble du parcours des femmes victimes notamment sur les questions de sécurité et leur accès au logement[2].
Après avoir rencontré la Fédération Nationale Solidarité Femmes, Marlène Schiappa a déclaré qu'elle allait allouer une subvention exceptionnelle et ouvrir 240 places supplémentaires pour les femmes victimes de violences conjugales avant septembre[3].
N.B : le 19 juillet, une nouvelle tribune a été publiée sur le site de France Info par les familles des victimes proposant des mesures concrètes pour combattre plus efficacement les violences conjugales. Inscrire le terme « féminicide » dans le code pénal en tant que crime machiste et systémique ou la création d'un module «violence conjugale et féminicide » pour la formation des policiers et gendarmes figurent parmi les propositions.